Phase sèche chez la vache laitière Durée, hygiène, apports alimentaires… comment bien gérer le tarissement ?
Le tarissement est une période charnière pour la vache laitière et l’éleveur doit y prêter une attention particulière. Entre deux lactations, la mamelle se reconstitue, le fœtus accélère sa croissance et la mise à la reproduction suivante se prépare. C’est le moment de bichonner vos vaches, en adaptant leur ration, notamment, et en les préservant d’éventuels stress.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
C’est paradoxal : la phase la plus importante dans le cycle de vie d’une vache laitière est la période pendant laquelle elle ne produit pas de lait. En effet, c’est pendant le tarissement que l’avenir du veau, mais aussi la lactation et la mise à la reproduction se préparent. D’abord, parce que durant la phase sèche, la mamelle s’assainit et se régénère, et vient à bout des infections mammaires subcliniques. Celle des primipares termine son développement. Avec le renouvellement des cellules lactogènes, c’est aussi la future lactation qui se prépare.
Au moment du tarissement, le veau, future laitière potentielle, entre dans la dernière ligne droite de son évolution. Une génisse qui nait avec un bon poids atteindra plus rapidement les 400 kg, repère pour la première IA. Les premières vagues folliculaires arrivent, enfin, au cours de cette phase, prémisses de la prochaine mise à la reproduction. Un tarissement bien géré permet d’ailleurs d’avancer celle-ci.
Beaucoup à perdre à réduire la période de tarissement
Idéalement, une vache doit arriver au tarissement avec un niveau de production de moins de 15 litres par jour. Quand une vache produit beaucoup, il peut être tentant de raccourcir le tarissement. Mais, attention, si la phase sèche est trop courte, La mamelle n’a pas le temps de se régénérer complètement. La qualité du colostrum et le niveau de la lactation suivante en seront pénalisés. Il ne faut pas descendre sous les 45 jours pour les multipares, 60 jours pour les primipares.
Mettre en place un vide sanitaire au moment du tarissement
Le tarissement est donc le moment pour la mamelle de se refaire une santé. Les vaches à fort taux cellulaire et/ou ayant eu des mammites au cours de la lactation qui s’achève se verront administrer un traitement antibiotique intra-mammaire et un obturateur pour renforcer le bouchon de kératine. Les vaches à la mamelle saine (taux cellulaire au dernier contrôle inférieur à 100-120 000 cellules) pourront se contenter d’un obturateur, ou rien.
Avant le vêlage, les sphincters vont se rouvrir. Attention alors à l’hygiène pour éviter que des bactéries présentes dans l’environnement de la vache ne pénètrent dans la mamelle.
Il faut aussi veiller à éviter le stress (changement de lot, de bâtiments) qui perturbe les défenses immunitaires.
La ration doit être adaptée pendant la phase sèche
Pour suivre au mieux les besoins alimentaires des animaux, l’idéal est de conduire les vaches taries en deux lots. Pendant les 3 à 4 premières semaines, la ration doit aider l’assèchement de la mamelle. Pour cela, il faut diluer sa teneur en énergie et en azote mais garder du volume, avec de la paille par exemple, pour que le rumen conserve sa taille. Ensuite, pendant les 3 à 4 semaines avant vêlage, la ration doit préparer la lactation. A ce stade, la capacité d’ingestion de la vache est divisée par deux par rapport au milieu d’une lactation. Il faut alors concentrer la ration, pour garantir un apport suffisant à la croissance du fœtus et maintenir l’état corporel de la mère, à une note de 3 - 3,5. Soyez attentifs aux teneurs en minéraux qui préviennent les maladies métaboliques en post-partum. Il faut, enfin, limiter le calcium ingéré pour favoriser la mobilisation du calcium stocké, qui limite le risque de fièvre de lait.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :